samedi 23 novembre 2024
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Anasse Kazib ne montre pas la voie pour le prolétariat

Anasse Kazib est le candidat à la présidentielle d’une scission du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). Lui et son groupe courent litteralement après les 500 signatures pour espèrer pouvoir se présenter.

Comme nous l’avons déjà dit dans de précédents articles, se fourvoyer dans les élections c’est accepter leur jeu, le jeu de la bourgeoisie, c’est légitimer leur système. Pire, c’est faire du prolétariat une victime.

Dans la vidéo postée par Anasse Kazib le 25 janvier 2022 sur les réseaux sociaux, cette victimisation est frappante et insuportable pour tous ceux et celles qui ont une conscience de classe un minimun développée.

Il répond à un certain Legrand, journaliste à l’Obs. Le grief étant que ce torchon de la grande bourgeoisie le boycotte dans ses articles. Déjà, nous pouvons nous demander la pertinence de s’intéresser à ce type de journal, mise à part pour être une « caution » démocratique de la mascarade electorale.

Mais ce problème est secondaire par rapport à l’intégration de n’importe quelle candidature « révolutionnaire » dans le système bourgeois par l’acceptation de ses règles. Les règles, forcément, ne sont pas là pour favoriser une candidature à la Kazib, et c’est tant mieux ! Il est plus simple d’y voir clair comme cela, mais apparemment la candidature « révolutionnaire » de Anasse Kazib ne le perçoit pas, et au contraire, il vient dénoncer les lois de l’Etat, les lois de son système électoral. Il faudrait nous expliquer quel est le but de ces « révolutionnaires », prendre l’Etat par les élections ou le détruire ? Ils vont nous répondre que c’est une « stratégie » pour donner de la visibilité à une candidature ouvrière et immigrée, mais pourquoi faire ? Personne n’a la réponse, eux-mêmes l’ignorent, car ces candidatures existent déjà depuis des décennies et n’ont strictement pas fait bouger la conscience de classe dans le pays.

Toute la vidéo est une manifestation de la larmoyance dans laquelle le prolétariat est plongé, Kazib se place totalement dans « le jeu electoral ».

Ces gens-là pensent-t-ils qu’une parité d’audience sur Cnews, sur l’Obs, ou dans tout autre média changerait quoi que se soit ? Ne comprennent-ils pas que 95 % des médias sont détenus par les monopolistes et l’oligarchie financière ?

N’entendent-ils pas que les élections sont un des instruments centraux de la légitimisation de la « démocratie bourgeoise », c’est-à-dire de la dictature des grands patrons et banquiers.

En verité, ils savent tout cela, car ils ont une base un minimun marxiste. Mais perdus dans leur certitude de ne rien savoir sur la stratégie révolutionnaire, ils préferent dépenser une energie folle dans la participation à la corruption de notre classe.

Aucune participation à quelconque élection que ce soit ne peut aider au développement de la Révolution dans la phase de pourrissement de l’impérialisme, c’est comme ça. Il va falloir ici revoir la matrice idéologique.

Il nous faut aussi dénoncer durement l’opportunisme dans l’utilisation des origines ethniques d’Anasse Kazib à des fins politiques. Tout le monde voit qu’il est une personne issue de l’immigration, ce n’est pas la peine de le rappeler à longueur de temps, cela en devient gênant. Notre classe n’a pas besoin de ce type de choses, on ne juge pas les gens à leur origine ou couleur de peau, mais à leur action dans le monde social, dans la lutte des classes. Alors, soit il répresente la classe dans sa totalité, soit « les ouvriers issus de l’immigration », ce qui est bien différent. Vu son staff technique, nous pouvons affirmer qu’ils tendent quand même à representer le prolétariat de France dans son ensemble.

Le prolétariat de France est multicouleur, bariolé, c’est le résultat de la longue histoire d’immigration. Jouer sur cela à l’heure de la réactionnarisation de toute la société revient à légitimer le discours de Zemmour et consorts. Zemmour aussi est « issu de l’immigration », et pourtant il porte la ligne politique de la bourgeoisie la plus réactionnaire. Il aurait été plus sain de simplement et justement dire « ouvrier » ou « prolétaire » et de ne pas participer à l’atomisation de la classe qui sert la réaction. Cela aurait tout même montré un plus haut niveau idéologique que cet opportunisme du moment.

Nous critiquons cette candidature parce qu’elle prétend représenter notre classe, pas par concurrence ou autre. Quel est l’interêt de critiquer une candidate comme Pécresse pour nous ? Aucun.

La classe ouvrière, le prolétariat, ne va pas se reconstituer en classe pour soi en se victimisant et en demandant que la bourgeosie soit impartiale. Le prolétariat ne demande pas l’aumône, il lutte et le chemin de la révolution ne passe pas par la participation à la mascarade électorale, il passe par son boycott actif. Le prolétariat ne demande pas à être visibilisé, il lutte pour le pouvoir, pour le renversement violent de l’ordre inique dominant l’ensemble de la planète. 

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