Depuis le début de l’année, notre cher ministre de l’intérieur Gérald Darmanin multiplie les procédures de dissolution. Le gouvernement tente de pousser à la réactionnarisation d’un état encore relativement démocratique ; toutefois, la tendance va en s’empirant sans cesse. Après le CCIF, les collectifs pro-Palestine, la GALE à Lyon, c’est à un collectif de l’est de la France, le Bloc Lorrain, que s’attaque le gouvernement.
Qu’es ce que le Bloc Lorrain ? C’est une association de loi 1901 (c’est-à-dire une association légale), qui se double d’une organisation qui se veut anticapitaliste, et porte un discours en opposition violente à l’état bourgeois. L’association revendique 200 membres, une direction, des pôles d’organisation. C’est un véritable front démocratique.
Toutefois, pourquoi le gouvernement dissout-il le Bloc Lorrain plutôt que d’autres organisations de gauche portant globalement le même discours ? Parce que, en France, le prolétariat est très combatif. Les masses veulent aller vers la révolution. Lorsqu’elles se baissent, elles peuvent ramasser une idéologie toute prête : l’anarchisme, une vielle tradition dans notre pays. Les Gilets Jaunes les plus avancées se sont organisés autour, principalement, de l’anarchisme. De nombreux ouvriers et ouvrières, autour du Bloc Lorrain, qui se sont soulevé pendant le mouvement des gilets jaunes, s’unissent dans une pratique commune de solidarité directe, de mobilisation lors des grandes luttes ouvrières et pour la défense de la nature contre les intérêts des monopoles impérialistes.
Lorsque l’on observe, on se rend rapidement compte que le Bloc Lorrain est une organisation progressiste portée par des prolétaires. L’Est prolétaire, désindustrialisé, appauvri, la plongée d’une partie des masses dans une terrible misère (ce dont témoigne d’ailleurs le président de l’association, qui organise de nombreuses maraudes) est une terre propice aux soulèvements populaires, à une féroce lutte des classes. C’est peut-être un des futurs bastions de la révolution dans notre pays. Alors, évidemment, c’est une épine dans le pied du gouvernement : les masses s’organisent et luttent pour leur dignité ; quoi de pire pour la bourgeoisie ?
Même si nous ne partageons pas, à Nouvelle Epoque, tous les points de vue des organisations attaquées par le gouvernement et le sinistre réactionnaire Gérald Darmanin, nous soutenons la lutte contre la répression, et appelons nos lecteurs à se solidariser de toutes leurs forces avec les organisations progressistes attaquées et en particulier avec le Bloc Lorrain.