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Crit’Air: Vous n’êtes pas contre l’écologie, n’est ce pas ?

Depuis le 1er janvier 2023, 11 grandes villes ont mis en place une « Zone à Faible Emissions – Mobilité » ou ZFE-m. L’objectif du gouvernement est d’étendre la restriction à 43 grandes agglomérations supplémentaires d’ici 2025.

Très concrètement, cette mesure empêche les personnes qui ont un véhicule « trop vieux » et trop polluant de conduire en ville, et ce peu importe leur activité. Crit’Air 4 concerne les véhicules diesel commercialisés entre 2001 et 2005, tandis que Crit’Air 5 concerne ceux commercialisés entre 1997 et 2000. Quand on voit le coût élevé d’une voiture, avec l’entretien et l’essence, plus les papiers et l’assurance, et que cette mesure tombe en pleine inflation galopante, on peut se demander si le gouvernement a bien réfléchi avant de prendre sa décision.

Eh bien, oui tout est réfléchi de leur côté justement! C’est une loi très profitable pour l’industrie automobile en crise, qui pousse à la consommation par le rachat de nouveaux véhicules, et qui permet en façade de se montrer « super écolo » sans le moindre effort. Au moment même où le scandale de la pollution au chlordécone est classé sans suite aux Antilles (et ce malgré l’impact écologique réel, qui est en premier lieu social, car les Antilles ont un taux de cancer parmi les plus élevés au monde), il suffirait d’une vignette sur sa voiture pour que la France soit à l’avant garde de la lutte pour l’environnement !

C’est vraiment une hypocrisie répugnante, car si on regarde de près le lien entre pollution et monopoles financiers (et il faut regarder de très près car ce n’est pas du tout médiatisé), on voit régulièrement des mesures sanitaires repoussées de plusieurs années car cela impacterait les profits. En revanche, pour l’automobiliste qui voudrait obtenir un délai de 4 ou 5 ans le temps de mettre de côté pour racheter une voiture, il ne faut pas compter là dessus. On ne le rappelera jamais assez, une société qui repose sur l’exploitation n’est pas une société égalitaire. La grande bourgeoisie et ses monopoles impose à toute la société leurs intérêts égoïstes ; pour ça ils disposent de l’appareil d’Etat et donc de la loi, et si ça ne suffit pas la loi est parfaitement contournable grâce à de petites subtilités bureaucratiques.

Non seulement Crit’Air est une mesure anti-sociale, mais c’est aussi mettre la charrue avant les boeufs. Pour qu’une zone soit considérée comme à faibles émissions polluantes, il aurait fallu mettre en place d’abord un meilleur réseau de transports publiques qui permettent de se passer de la voiture. Ou encore construire des voitures moins polluantes à des prix abordables pour les rendre accessibles à tout le monde et non à une minorité, produire des véhicules viables et durables. Pourquoi payer cher une voiture puissante qui va à des vitesses interdites, quand on a juste besoin au quotidien de se déplacer pour aller bosser, ou pour aller faire ses courses, à 50 ou 110km/h maximum ? Mais nous ne sommes pas gouvernés par le bon sens et l’intérêt public, et tout notre potentiel industriel avec les ouvriers et ingénieurs qui ont la capacité de produire et d’innover en réduisant la pollution est gâché par le capitalisme.

Toute l’industrie automobile marche sur la tête, et c’est cohérent car c’est toute la société capitaliste qui fonctionne comme ça. La finalité derrière c’est toujours et uniquement le profit pour une minorité, et c’est nous qui payons toutes les factures : nous devenons plus pauvres, et la bourgeoisie monopoliste devient immensément riche. L’impact sur la santé c’est nous qui le subissons car quand on a un budget serré on est prêt à renoncer au médecin, surtout si les tarifs doublent.

Nous sommes abasourdis devant autant d’attaques contre le peuple, aussi vite et à la suite, mais comme tout le monde, nous voyons les choses s’accumuler. La liste des griefs s’allonge et tôt ou tard il sera l’heure de faire les comptes. La bourgeoisie dans son empressement à faire du profit est en train de creuser sa propre tombe. Il y a une tendance profonde qui traverse la société entière, et cette tendance n’est pas à la passivité ni à l’indifférence, elle est à la révolte, le rôle des révolutionnaires c’est d’organiser cette révolte et d’en montrer toute la portée.

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