AccueilCrimes contre le peupleDe Toulouse à Santiago (Chili), la lutte pour des logements dignes

De Toulouse à Santiago (Chili), la lutte pour des logements dignes

Les continents changent, mais les problèmes restent les mêmes et les solutions aussi. Ce samedi 25 mai 2024, le Comité Populaire d’Entraide et de Solidarité du Mirail (Toulouse) a organisé une marche combative contre l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), la destruction du quartier, pour la rénovation du bâti et plus largement pour une vie digne. Lors du passage devant l’immeuble « Glück », le CPES a lancé une action en soutien à la lutte des familles de la « Toma 17 de mayo » au Chili. En effet, l’immeuble Glück est le prochain sur la liste des destructions planifiées dans le quartier, il est le symbole de toute la politique anti-populaire et anti-classe de « rénovation urbaine ». L’ANRU est un immense plan d’ingénierie sociale qui vise à détruire les concentrations populaires pour tenter de les contrôler et d’éloigner les masses des centres urbains, afin d’éviter les explosions populaires de ces 30 dernières années. Tout cela est un vœu pieux, le Grand Soulèvement de juin 2023 a montré que les contradictions s’aiguisent chaque jour plus en France. Le Grand-Mirail est particulièrement touché par ce plan, les destructions sont en cours depuis plus de 20 ans, visant à « changer les têtes » des habitants, comme l’a proclamé le maire de quartier réactionnaire Gaëtan Cognard.

De Toulouse à Santiago (Chili), la lutte pour des logements dignes
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A Santiago du Chili, dans la commune de Cerro Navia, des familles, pendant 5 ans, ont occupé une zone vide de 11 hectares appartenant à la famille Guzman Nieto, la plus puissante famille de propriétaires terriens de cette zone de la capitale chilienne. Cette communauté de familles pauvres a été directement confronté aux intérêts des capitalistes et des propriétaires terriens, et à tout l’appareil répressif étatique. Ils ont développé une lutte de résistance pour le droit à un logement décent et pour unir les luttes des sans-abris dans différentes parties du pays. Ce 16 mai, 400 policiers sont venus expulser les familles manu-militari. Cet évènement annonce une nouvelle phase de la politique anti-populaire de l’État réactionnaire dirigé aujourd’hui par le gouvernement de « gauche » de Gabriel Boric. Le journal « servir al pueblo » relate qu’

« Alors que les enfants se préparaient à aller l’école et que de nombreux voisins étaient allés travailler, des bombes de gaz lacrymogènes ont commencé à inonder des maisons et les cours. À l’aide de véhicules blindés, ils ont forcé la porte d’entrée avant et ont utilisé les gaz et les passages à tabac contre les habitants qui ont essayé d’arrêter l’avance de la police pour protéger les jeunes enfants, dont certains se sont évanouis et ont dû être traités d’urgence à cause des gaz. »

La police a mis des postes de contrôle en place et a empêché la presse d’accéder au site. La police a incendié les habitations chassant les habitants qui n’ont pu emporter que ce qu’ils ont réussi à sauver au milieu des gaz et des bastonnades.

Dès le début des expulsions de la Toma 17 de Mayo, un grand mouvement s’est levé en solidarité à travers tout le Chili. Tous les exploités, les exclus, les militants et activistes pour les droits du peuple se sont levés pour soutenir les familles en lutte. Cette expulsion est devenue un symbole pour toutes les occupations menacées. De nombreuses manifestations se sont déroulées en soutien au droit au logement, qui se sont transformées en de combatives émeutes dans plusieurs grandes villes du pays.

Une campagne internationale a été lancée et de nombreux pays ont répondu à l’appel. Cette lutte est une caisse de résonnance pour toutes les masses populaires pressurées et exploitées par l’impérialisme partout dans le monde. Partout en France les masses ont répondu à l’appel et le Mirail n’y a pas fait défaut. La lutte pour le logement est intimement liée à la lutte pour une vie digne, elle-même liée à la question du pouvoir. Nous devons reprendre tout ce que nous produisons, tout ce que nous construisons, en priorité les usines, les banques, le commerce, les logements. Les producteurs de la richesse doivent diriger la société et pour cela il faut conquérir le pouvoir.

Source : Redherald.org
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