jeudi 21 novembre 2024
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Jeux olympiques : Un événement (im)populaire

Le lancement des jeux olympiques d’été 2024 en France approche à grand pas, le planning est annoncé et les premiers billets sont vendus. Vendus, mais à quel prix ?

On pourrait prendre la question au premier degré, auquel cas on serait effarés des sommes exorbitantes qu’il faut dépenser pour obtenir une place pour voir son sport préféré. On a pu voir passer des billets à plusieurs centaines d’euros, des prix rendant l’accès aux événements très difficiles, voir impossible.

Mais ce n’est pas de ce prix là dont on va parler dans cet article. Car les jeux olympiques c’est aussi un projet pharaonique, impliquant des milliards d’euros de dépense. Pour la création des équipements nécessaires à la tenue de l’événement il a ainsi fallu investir 7 milliards d’euros d’argent public dans de nouveaux stades, piscines, etc. Les équipements ainsi construits pourront bien sûr servir après la fin des jeux pour promouvoir le sport populaire, comme nous l’annonce le gouvernement depuis le début du projet. L’histoire nous montre cependant que bien trop souvent les équipements olympiques sont laissés à l’abandon après la tenue des jeux, car peu adaptés à la pratique populaire du sport et bien trop coûteux à entretenir. Si les infrastructures des jeux de 2024 connaissent le même sort que celles d’Athènes en 2004 ou de Pékin en 2008, ce seront donc 7 milliards d’euros investis dans du vide, 7 milliards pour un événement sensé promouvoir la pratique sportive sans se donner les moyen de cet objectif.

À cela il faut aussi ajouter le coût humain car certaines entreprises chargées de moderniser les équipements sportifs français se livrent à des pratiques anti-masses. Elles emploient des travailleurs sans papiers, dont les droits ne sont pas respectés, qui constituent une des franges les plus exploitées  du prolétariat. C’est toujours le même principe, utiliser la fragilité de ces populations, corvéables à merci sous la pression de sanctions pouvant entraîner leur déportation. Cette utilisation de travailleurs précaires et exploités n’est pas nouvelle ni une exclusivité française, chaque nouvel événement sportif de grande ampleur nous le montre (cf, article cdm de football CDP65). La situation pour les jeux olympiques est telle que l’inspection du travail a mis en place une cellule spécialisée dans le contrôle des entreprises mandatées pour la réalisation des ouvrages, sensée contrôler de manière plus stricte les conditions de travail sur les chantiers.

« On fait ça pour la famille au Mali, qu’on fait vivre. Tous ces beaux stades sont construits par des gens pauvres qui sont exploités. C’est toujours à 80 % des immigrés qui font le boulot. On voit des Maliens, des Portugais, des Turcs. Et les Français… dans les bureaux. »

Un ouvrier sans-papiers de 43 ans, anonyme (témoignage paru le 20 janvier 2023 dans une enquête de l’AFP).

Pour résumer nous nous trouvons à un an d’un événement inaccessible pour la grande majorité de la population, dont la préparation s’est faite par l’exploitation du prolétariat immigré et dont les infrastructures vont soit tomber en ruine soit participer à la gentrification de la banlieue parisienne. Car l’organisation des Jeux par la capitale s’inscrit dans la politique du Grand Paris de rendre plus « attractifs » les quartiers de banlieue pour les investisseurs en repoussant toujours plus loin les populations précaires.

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