Ce samedi 23 octobre, à l’appel de la campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah, plus de 1000 personnes ont défilé à Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, autour de la prison où il est incarcéré. Les manifestants revendiquaient la libération du plus vieux prisonnier politique de France, détenu depuis 1984 et libérable depuis 1999.
Partie de la gare en direction de la prison, la manifestation a été un grand succès. La date n’a pas été choisie au hasard : ce dimanche 24 octobre marque l’anniversaire de l’arrestation de Georges Abdallah en 1984. C’est également la raison pour laquelle, chaque année, se tient en octobre un mois d’action pour la libération de celui qui est enfermé pour sa participation à la lutte du peuple palestinien. Ainsi, en ce mois d’octobre, les nombreuses organisations qui participent à la campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah, ont mené des actions pour sensibiliser la population à son combat et pour mettre la pression sur les autorités. À Lyon et à Saint-Étienne notamment, les activistes de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire ont multiplié les initiatives : collage d’affiches, déploiement de banderoles, distributions de tracts, organisation d’une conférence et d’un goûter populaire, etc.
La grande manifestation de Lannemezan est donc, en ce mois d’octobre, l’évènement qui vient conclure plusieurs semaines d’intense activisme en soutien à Georges Abdallah et à la lutte du peuple palestinien. Pour la campagne unitaire, cette manifestation est un immense succès, puisqu’elle a réuni plus de monde que les années précédentes, démontrant que le combat de Georges Abdallah est partagé par de plus en plus de personnes.
C’est également pour appuyer le combat de Georges que la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR) était présente à cette manifestation. Le cortège combattif, composé d’une vingtaine de personnes, visait à appuyer la ligne politique de Georges Abdallah, une ligne résolument anti-impérialiste, défendant la nécessité de la lutte armée pour la libération des peuples opprimés. Pour sa première participation à une grande manifestation nationale, la LJR, crée le mois dernier, a tenu à marquer le coup : une centaine de tracts d’appel à la mobilisation de la jeunesse ont été distribués, une soixantaine d’exemplaires du numéro 0 du journal Nouvelle Époque ont été vendus et quatre banderoles ont été accrochées sur le parcours de la manifestation : une de soutien aux prisonniers politiques basques, deux en solidarité avec la lutte des paysans pauvres du Brésil et une appelant les jeunes à massivement rejoindre la Ligue.
À la fin de la manifestation, diverses prises de parole ont eu lieu, défendant la libération de Georges Abdallah, mais aussi plus généralement de la Palestine. Un militant a également tenu à rappeler au micro les similitudes entre le cas de Georges Abdallah et celui du Président Gonzalo, dirigeant de la révolution péruvienne, décédé le mois dernier après 29 ans de détention. En effet, tous deux ont passé des décennies en prison, et malgré cela, aucun d’entre eux n’a abandonné la lutte, aucun d’entre eux n’a fait « acte de repentance ». Le militant a, en ce sens, tenu à affirmer que la lutte pour la libération de Georges Abdallah n’est pas une lutte humaniste, qu’il ne doit pas simplement être soutenu car il est enfermé illégalement, mais aussi et surtout « pour défendre et appuyer la ligne politique qu’il porte ». Le jeune homme a clairement explicité la ligne de Georges Ibrahim Abdallah : « la ligne de l’anti-imperialisme, la ligne de la révolution proletarienne mondiale, la ligne de la solidarité entre les peuples, la ligne rouge ». Enfin, le militant a affirmé fermement la nécessité de « dénoncer le plan sordide d’assassinat que l’État français, les yankees et les sionistes fomentent contre Georges ».
Grup Yorum, un groupe de musique révolutionnaire turc, était également présent et a chanté différentes chansons entre les prises de parole. Ce groupe, qui il y a quelques années encore organisait des concerts réunissant des centaines de milliers de personnes, a été la cible d’une immense répression de la part du pouvoir turc. Plusieurs membres du groupe ont été jetés en prison, et certains sont morts de grève de la faim derrière les barreaux. La présence de ce groupe lors de la manifestation sonne comme un rappel des similitudes entre les prisonniers révolutionnaires qui, partout à travers le monde, subissent la répression mais ne cessent jamais de se battre et sont soutenus par de nombreuses personnes.