Depuis plusieurs hivers, les problèmes dans les résidences CROUS se sont largement accentués. Les moyens sont largement insuffisants, le nombre de résidences aussi. Beaucoup d’étudiants issus des classes populaires vivent dans des logements vêtustes. Et pour les résidences neuves, ce n’est pas mieux. Certes, les logements sont propre et neufs, mais les dysfonctionnement sont tout aussi nombreux que dans les vieilles résidences : que ce soit sur le mobilier, comme les réfrigirateurs ou fours, la présence de cafards, mais surtout l’isolation catastrophique.
C’est un lieu commun de dire que les résidences CROUS sont des passoires thermiques. Pour dépenser moins, les résidences de Lyon ont vu leur chauffage au mieux limité à un cran très faible, au pire totalement coupé. Avec le coût de l’énergie qui augmente, l’Etat demande des économies aux CROUS. C’est d’ailleurs en substance ce que disent les responsables des résidences : « ce n’est pas nous, ça vient de plus haut ».
Un syndicat étudiant, le SELA (Syndicat Etudiant, Lycéen et Apprenti) du Rhône, et un collectif de locataires issu de résidences du 8e arrondissement de Lyon, ont décidé de se mobiliser. D’abord, ils ont organisé une réunion pour écrire une lettre ouverte, qui a beaucoup tourné chez les locataires des CROUS, même dans des résidences non touchées par la mobilisation.
Devant l’abscence de réponse, le syndicat et les résidents ont décidé d’appeler à une manifestation, à 20h, devant le CROUS central, afin de représenter toutes les résidences touchées : Jussieu, Claudie Heigneré, Barré Sinoussi, Guillaume Paradin, Croix-du-Sud, Aimé Césaire, Archimède, Althéa, Eistein, Les Antonins, Garibaldi, Benjamin Delessert, La Madeleine et Parc Blandan, selon le communiqué du Comité diffusé par le SELA.
Alors que la plupart des résidents entendent parler de la mobilisation et commencent à s’y intéresser, le CROUS a commencé à s’agiter, envoyant des techniciens dans les chambres des étudiants les plus mobilisés à titre individuel, des SMS, etc. Ainsi, les résidents de Claudie Heignerée ont reçu un message disant qu’il s’agissait d’un problème technique dû au nouveau mode de chauffage, alors que peu avant les responsables disaient « ça vient d’en haut », et que le chauffage a été volontairement bloqué à un seuil très bas. De nombreux témoignages reccueillis disent la même chose : le chauffage est très faible, il faut mettre plusieurs pulls, il est difficile de dormir lors des nuits les plus froides, beaucoup d’étudiants restent tard à la fac pour profiter du chauffage pour éviter de rentrer chez eux…
Suite à quelques jours de mobilisation, une cinquantaine de personnes se sont rassemblés à 20h, et ce malgré la difficulté de mobiliser des personnes non-organisées loin de chez elles, à un endroit où ils et elles ne connaitrons personne, dans le froid. Plusieurs prises de parole ont eu lieu, avec d’abord celle du SELA, puis celle de l’UNEF venu en soutien, puis enfin le Comité des résidents du Crous de Lyon-8. Le monopole médiatique à relayé les interventions d’un membre du Comité des locataires et de l’UNEF.
Des prises de parole ont eu lieu et le monopole médiatique BFM-TV a diffusé une interview du syndicat UNEF et d’un membre du Comité des résidents du Crous.
Alors que le CROUS montre sa fébrilité face au début de mobilisation des résidents, les actions vont probablement continuer de se multiplier. Nous allons continuer à suivre cette mobilisation, car le logement est un axe central aujourd’hui dans les masses, et le combat sincère autour de cette question est une pierre angulaire de la recomposition d’un mouvement combatif au sein des masses prolétaires et étudiantes.