Le 15 décembre, Elisabeth Borne a présenté le projet de loi sur une nouvelle réforme des retraites. Alors que depuis 2003, l’âge du départ à la retraite n’a monté «que» de deux ans, le gouvernement veut faire un bond de trois ans, d’un coup.
Parallèlement, les pays dans lesquels l’espérance de vie en bonne santé stagnait ou baissait doucement commencent à voir cette espérance de vie dégringoler : les États-Unis ont perdu 9 mois d’espérance de vie en un an, 2.7 ans en deux ans ! Partout, les conditions de vie se dégradent drastiquement, l’espérance de vie en bonne santé baisse, les cancers explosent : l’espérance de vie a atteint son niveau maximum et va continuer de dégringoler. L’histoire s’accélère. Les Masses en payent le prix fort, mais il relève de l’organisation des masses et de la direction révolutionnaire de se débarrasser de ce système corrompu et décadent, qui n’offre plus aucun progrès, qui conduit l’humanité à la barbarie, à la misère, à la guerre.
Il nous faut revenir sur les arguments du gouvernement.
Certes, plus personne n’y croit. Tout le monde, dans le prolétariat, s’oppose à cette réforme. Même ceux encore pétris d’idéalisme, qui croient encore aux élections, qui croient encore à la politique politicienne, savent bien qu’on nous ment. Dire « Il faut garder l’équilibre de la caisse de retraite », c’est en substance dire « nous ne créons plus assez de richesse pour financer un nombre croissant de personnes en dehors de la production et du travail ».
La classe ouvrière qui crée l’immense majorité de la richesse en est spoliée. Cette richesse est prise par la bourgeoisie, qui en concède une petite partie pour faire vivre les ouvriers, mais aussi – grassement – ses supplétifs (classe d’encadrement, fonctionnaires supérieurs de l’État, policiers, soldats… etc). Cette richesse a décuplé pendant plus d’un siècle. L’aristocratie financière des grands monopoles accapare une part immense de la production sociale pour elle seule. Le nombre de ménages très riche augmente. La bourgeoisie parasitaire des pays impérialistes prend une part toujours plus importante alors que le niveau de vie des masses, la majorité de la population, s’effondre depuis 30 ans. Les sous-fifres improductifs de la bourgeoisie sont toujours plus nombreux. Mais le problème, serait que nous ne «travaillons pas assez» ? Il faudrait donc travailler gratuitement, en «stage» entre 15 et 18 ou 20 ans, puis passer 45 ans entre l’usine, le chantier, le dépôt ou le magasin, avant d’avoir une retraite misérable qui ne permet pas de payer le chauffage ? C’est ridicule, mensonger, honteux.
Et en plus le gouvernement ose parler de «concessions» dans le projet de réforme, avec un dispositif de «pénibilité» qui ne bénéficiera qu’à 4000 salariés chaque année, avec une hausse de la pension minimale pour une «carrière complète» (alors que plus personne ne pourra faire une «carrière complète» pendant 45 ans) !
Les chiffres de l’État eux-même montrent le mensonge du gouvernement, qui ne s’embarrasse même plus de tenter de gagner le soutien d’une partie des Masses. Le projet est simple : prendre l’argent des cotisations retraites pour financer des pseudo-plans de relance qui n’enrichiront que les monopoles, pour les policiers et les projets guerriers, etc.
Le gouvernement nous explique, en fait, qu’une part trop importante d’une richesse sociale insuffisante est attribuée aux retraites.
Très bien. Il s’agirait donc simplement une histoire d’arbitrage.
Le mouvement de la lutte des classes a obligé la bourgeoisie à céder des retraites. L’État ponctionne directement à la source le profit pour financer les caisses de retraites, ce sont les cotisations. Mais c’est une simple norme. Si cela ne suffit plus, et bien, il n’y a qu’à aller chercher la richesse ailleurs, mais certainement pas dans notre classe ! Baisser les salaires des bourgeois de plusieurs milliers d’euros ? Prendre l’argent des retraites privés ? Aller chercher dans le budget de l’armée ? Non, selon la bourgeoisie il faut reculer l’âge de départ en retraite des prolétaires, que ceux-ci meurent avant d’y arriver !
Alors, que faire ?
Le prolétariat ne va pas se laisser faire. On entend partout que la réforme des retraites sera un grand affrontement entre les masses et l’état bourgeois. C’est certainement vrai. Mais quel que soit le résultat, au mieux, nous ne ferons que reculer l’échéance. Alors, il faut aller plus loin que simplement «revendiquer» une «meilleur retraite» qu’il est impossible d’avoir dans le cadre de l’impérialisme mourant.
Nous devons, dans nos organisations, amplifier le travail de masse pour affirmer qu’aucune amélioration de notre condition n’est à attendre de l’impérialisme qui dépérit. Nous devons marcher vers la révolution. Pour cela, chaque mouvement, chaque affrontement est une étape. Ces étapes doivent prouver notre combativité, forger des militants, forcer nos syndicats, nos organisations, à se doter de directions de combat, car sans direction, nous ne sommes rien. Nous devons prouver que l’organisation est le seul moyen de décupler notre force, prouver, par les faits, aux Masses qu’elles ont à gagner à s’organiser. Enfin, nous devons combattre les bureaucrates, les opportunistes et révisionnistes, qui bradent les masses pour une bouchée de pain, créer une culture démocratique, centralisant la décision collective, contre la culture pseudo « démocratique » et « libertaire » qui ne sert qu’à nous désorganiser et à laisser le champ libre aux bureaucrates.