Le Comité de soutien à la Palestine de Saint-Denis a organisé pour la cinquième fois une grande manifestation de soutien au peuple palestinien et à son héroïque résistance le samedi 30 mars. Un journaliste de Nouvelle Époque a pu couvrir l’événement.
Malgré l’organisation de nombreux évènements liés à la Journée de la terre, ainsi qu’une manifestation à Paris, l’appel du Comité local de soutien à la Palestine a rassemblé des dizaines de militants combatifs à 14h devant la gare de Saint-Denis, où pas moins de cinq camions de CRS était positionné officiellement pour sécuriser une « zone sensible » mais surtout pour rappeler aux personnes mobilisées que l’Etat surveille de près toute mobilisation dans les quartiers populaires.
Le cortège s’élance avec combativité, loin des traditionnelles manifestations parisiennes et de leur slogans mous et souvent vides de sens. Derrière celle du Comité (« Saint-Denis soutient la lutte du peuple palestinien ») figure la banderole de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR) qui porte l’inscription « Vive la Résistance Palestinienne » accompagnée d’un dessin de la mosquée Al-Aqsa, bâtiment symbolique de l’Histoire de la Palestine, centre de la vie sociale pour les masses, que l’Etat sioniste n’a eu de cesse d’attaquer depuis des décennies, en témoigne la sinistre opération du 5 avril dernier où 400 personnes y ont été arrêtées.
Déambulant entre les anciens entrepôts et usines désaffectées, des slogans sont fièrement scandés haut et fort par des centaines de prolétaires « Vive la lutte armée du Peuple Palestinien ! », « De la mer au jourdain, la Palestine aux Palestiniens ! », « Gloire, Gloire aux Palestiniens qui avec les armes chassent les colons ». Évidemment, dans le cadre du mois d’action pour sa libération Georges Abdallah était au centre de la manifestation, à travers de nombreux slogans mais principalement « Palestine Vivra, Palestine Vaincra : Libérez Georges Abdallah », slogan qui a également été largement repris par les habitants de Saint-Denis qui sont nombreux à connaitre le sort de notre camarade embastillé.
Le cortège s’est arrêté à plusieurs reprises devant les pharmacies coopérant avec Téva, entreprise qui est un soutien de l’État sioniste commercialisant des médicaments comme le Spasfon, qui en plus d’être produit dans les colonies n’est pas prouvé scientifiquement comme étant un médicament viable pour les femmes atteintes de règles douloureuses. Pourtant ce « médicament » reste toujours largement prescrit et commercialisé pour ces problèmes de santé, et ce malgré son inefficacité ; ainsi la prise de parole du comité de Saint-Denis à épinglé ce groupe à la fois pour son implication dans le projet sioniste mais aussi pour son caractère patriarcal.
Par la suite, d’autres arrêts ont été marqués, comme devant Franprix où les salariés ont ouvertement affiché leur soutien aux manifestants mais aussi devant McDonald’s. Enfin, à l’approche du Carrefour de la Basilique de Saint-Denis, une vague de colère légitime a été largement exprimée par les manifestants vis-à-vis de cette enseigne ciblée par le boycott, mais aussi contre son sinistre directeur local, ennemi des masses qui a été identifié plusieurs jours avant la manifestation en train d’arracher des affiches.
Quelques mètres avant l’arrivée devant le Carrefour, il est rappelé au mégaphone que Saint-Denis a été lié à la ville héroïque de Rafah il y a 20 ans, et que cette liaison a été totalement occultée par l’infâme Mathieu Hannotin, maire « socialiste » et surtout anti-peuple de Saint-Denis qui refuse toujours de lever le petit doigt pour la Palestine, qui hisse le drapeau Ukrainien sur le fronton de la mairie mais joue l’oreille sourde quand il s’agit de hisser celui de la Palestine.
Arrivé devant le Carrefour, les masses bouillonnantes scandent toujours plus fort « Tahyia Tahiya Falestine » ou encore « Nous donnerons nos vies et nos âmes pour la Palestine » (en arabe et en français) ; jeunes, vieux, femmes, hommes : cette grande vague de soutien à la Palestine a pétri de peur le visage de la sécurité du Carrefour, qui bloquait fébrilement les portes de la multinationale, totalement empêtré dans son soutien sans faille à Tsahal.
Les slogans pleuvent et les masses continuent d’affluer. Une camarade du Comité de soutien à la Palestine prend la parole, rendant hommage aux 32 000 héros tués par l’Etat sioniste depuis le 7 Octobr, et appelle à soutenir et à s’organiser avec le Comité pour faire vivre ce vaste mouvement de soutien à la Palestine, et surtout poursuivre les actions de tous types, en particulier le boycott. Une habitante Palestinienne prend ensuite la parole et exprime sa profonde émotion de voir les habitants se mobiliser avec autant de fureur pour un peuple aussi lointain, et rappelle que les massacres ont également lieu en Cisjordanie et qu’il faut poursuivre la lutte jusqu’à ce que la Palestine soit libre de la mer au Jourdain, entrainant ainsi une série d’applaudissements retentissants.
Un militant de la LJR a ensuite pris la parole :
« Je prend la parole au nom de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire et pour la Campagne Unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Beaucoup d’entre vous le connnaissent, Georges Abdallah est un combattant communiste libanais emprisonné en France depuis 40 ans pour avoir combattu pour la Palestine, pourquoi est-il enfermé ? Parce qu’il a porté haut et fort la nécessité de liberer la Palestine, non pas par des mots mais par des actes. Georges Abdallah a fièrement porté les armes pour se battre aux côtés du peuple palestinien et rappelé que toujours la libération viendra du bout du fusil ! Le camarade Georges Ibrahim Abdallah est un combattant que l’Etat Français enferme parce que c’est un symbole de la résistance palestinienne ; or, aujourd’hui en France on ne peut pas défendre la Palestine si on ne défend pas un de ses plus glorieux combattants qu’est Georges Ibrahim Abdallah. Aujourd’hui du fin fond de Gaza on crie : « Liberté pour Georges Abdallah » ! Aujourd’hui dans le Yémen au Liban, en Irak, on crie : « Liberté pour Georges Abdallah » ; alors nous militants, habitants de Saint-Denis nous devons faire entendre un maximum la nécessité de libérer Georges Abdallah et tous les prisonniers politiques, je pense également à Ahmed Saadat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine qui pourrit depuis plus de vingt ans dans les geôles sionistes ! Camarades, la Résistance palestinienne aujourd’hui a besoin d’un maximum de solidarité internationale, en France on nous demande souvent ce qu’on peut faire pour la Palestine ? Nous, nous répondons : lutter pour soutenir cette Résistance et exiger la libération d’un de ses dirigeants qu’est Georges Ibrahim Abdallah ! Aujourd’hui dans les tréfonds de la banlieue Parisienne nous proclamons : Liberté pour Georges Abdallah, Liberté pour tout les prisonniers politiques et vive la lutte armée du peuple palestinien ! »
La prise de parole a été largement acclamée et a été suivie par la déclaration d’un habitant d’origine congolaise, qui a lié le génocide en Palestine à celui qui a actuellement lieu en République Démocratique du Congo, soutenu par les impérialistes par rapport à l’accaparement des ressources naturelles. Ce discours a été suivi du slogan « Liberté pour tous les peuples du monde » également très allègrement scandé.
La manifestation s’est ensuite dispersée et les habitants ont chaleureusement remercié les membres du Comité, les encourageant à poursuivre leur lutte.