AccueilNationalSaint-Etienne : grande fête populaire à Solaure

Saint-Etienne : grande fête populaire à Solaure

Nouvelle Epoque était invité à la grande fête populaire organisée par les habitants membres du Comité Populaire d’Entraide et de Solidarité (CPES), le 21 juin au soir dans le quartier de Solaure, à Saint-Etienne.

Après avoir organisé une distribution massive de cadeaux aux enfants du quartier en décembre dernier, puis un tournoi de football ayant réuni plus de 120 personnes, ce sont au total plus de 230 personnes qui sont cette fois venues passer un bon moment à la guinguette organisée par le CPES, tout cela sans aucune aide quelconque des pouvoirs publics.

La fête était totalement auto-organisée par les habitants du quartier, un groupe de mamans s’est occupé de fournir de la nourriture et des boissons à tous les habitants présents, tandis que d’autres ont fait vivre la fête avec une grosse sono et des jeux de lumière. Le CPES de Solaure a aussi organisé un stand de maquillage et un terrain de foot pour les enfants.

Touchez pas à leur stade !

Le CPES de Solaure tenait notamment une table pour informer les habitants et habitants de la pétition qu’ils ont lancé très récemment, en rapport avec la destruction programmée par la mairie du mythique stade de Solaure sur lequel se tenait la fête. Un grand drap était aussi présent, que tous les habitants ont pu signer à la fin de l’événement pour montrer leur détermination dans cette lutte. Voici le texte de la pétition :

« Une récente étude urbaine préconise la modification d’une partie du quartier de Solaure. Le réaménagement de ce secteur de la ville de Saint-Etienne concerne notamment le devenir du stade de football situé rue Courteline, dont la transformation en espace d’accueil pour des activités économiques ne fait plus guère de doute.

Ce projet ne correspond pas aux souhaits des habitants du quartier qui restent très attachés à cet endroit, autrefois lieu de fêtes et de rassemblements, ensuite terrain d’exploits sportifs. Le stade de Solaure a une histoire qui se respecte.

Le quartier de Solaure a été longtemps réputé pour ses célèbres fêtes qui rassemblaient énormément de monde sur le site de l’actuel stade. S’il n’y a plus d’activités sportives où festives sur ce terrain, il y a désormais une nouvelle dynamique impulsée par un certain nombre d’habitants du quartier qui souhaitent relancer des évènements sur cet endroit mythique et son cadre verdoyant. Récemment, nous y avons organisé un grand tournoi de football qui fut une réussite, ainsi que divers rassemblements.

Ce stade, c’est notre stade ! C’est notre seul luxe en tant qu’habitants d’un quartier abandonné par la mairie et les différents services. Une mobilisation importante est nécessaire afin de sauvegarder ce stade qui fait partie de notre patrimoine commun.

Nous sauverons le stade de Solaure et nous le ferons revivre !

Soutenez-nous, signez la pétition, participez aux actions ! »

Voici le lien de la pétition en ligne : https://www.change.org/p/sauvegarde-stade-solaure

A Nouvelle Epoque, nous pensons qu’il est plus qu’important pour les révolutionnaires de défendre l’histoire de ce stade : il fut le cœur des grandes fêtes et activités militantes diverses organisées dans le quartier. Par le passé, le Parti Communiste y organisait de grands bals populaires et des manifestations pour les intérêts des habitants, contre la guerre, la hausse des prix ou le fascisme. Nous ne devons pas laisser faire un tel projet qui voudrait détruire un haut-lieu de l’histoire ouvrière de Saint-Etienne pour le remplacer par des bureaux d’entreprises. Notre journal appelle donc toutes les personnes en mesure de le faire à se mobiliser et à élever la voix contre ce plan de destruction, en s’unissant sous le mot d’ordre des habitants : « Touchez pas à notre stade ! »

Les habitants et habitantes ont commémoré le Jour de l’Héroïsme

Des activistes ont organisé une exposition afin de commémorer le Jour de l’Héroïsme. Un placard d’affiches a rappelé des hauts faits de l’héroïsme prolétarien à Saint-Etienne, mais aussi dans le monde.

Tout d’abord, la fusillade du Brûlé, un massacre d’ouvriers en lutte par l’armée ayant eu lieu en 1869 dans la ville de la Ricamarie en banlieue stéphanoise, à seulement 1,5 km du stade de Solaure. Cet événement marquant de l’histoire des luttes ouvrières en France a inspiré Zola et son fameux Germinal. La pancarte mettait l’accent sur l’héroïsme de ces ouvriers et de leurs familles qui ont lutté avec abnégation face à un ennemi tactiquement supérieur et armé.

La grève des mineurs de 1948 était aussi représentée à travers l’histoire d’Antonin Barbier, mineur en grève abattu par les CRS au milieu des échauffourées à Firminy, à quelques kilomètres là aussi du quartier de Solaure. Lui aussi représente la combativité ouvrière, car il a fait preuve d’un héroïsme sans faille dans sa lutte légitime contre un Etat anti-ouvrier, nous devons honorer sa mémoire et faire vivre son combat.

Une grande partie de l’exposition était consacrée aux jeunes du quartier ayant fait acte de Résistance durant l’Occupation. En effet, des membres du CPES ont entrepris un grand travail de documentation pour retrouver les traces de ces (très) jeunes gens ayant osé prendre les armes contre la barbarie. Ils incarnent l’esprit de sacrifice le plus élevé, ayant fait le choix de combattre plutôt que de se rendre. Les familles de ces jeunes résistants étaient très touchées par cette exposition et ont rappelé encore plus l’importance de relater ces faits et de continuer à se battre.

Quatre portraits de grands Résistants du prolétariat de France immortalisés dans la Lutte de Libération Nationale Antifasciste ont aussi été mis en avant, chacun représentant un pôle combatif : Danielle Casanova – la jeune femme, Le Colonel Fabien – le jeune travailleur, Gabriel Péri – le journaliste militant, Missak Manouchian – le prolétaire immigré.

Enfin, les organisateurs ont présenté un portrait du Président Gonzalo, chef de la Révolution péruvienne et du Parti Communiste du Pérou (PCP), assassiné par le vieil Etat réactionnaire du Pérou après 29 ans d’isolation totale et de traitement inhumain. Le Président Gonzalo est le symbole fort du Jour de l’Héroïsme, il est un dirigeant qui a su donner sa vie pour la Révolution comme l’ont fait avant lui des dizaines de milliers de camarades, militants et masses, et il n’a jamais renoncé à la Révolution malgré les tortures que lui ont fait subir conjointement l’Etat, les services secrets américains et la Ligne Opportuniste de Droite (LOD).

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Un événement réussi qui en appelle d’autres

Après cette grande réussite, les habitants du CPES nous rappellent que la lutte pour défendre leur stade ne fait que commencer, et que de nombreuses initiatives devraient se développer dans les mois à venir : « Tout ça, ce n’est que le début. On ne va pas laisser faire ce projet qui n’a aucun sens, si ce n’est celui de détruire tout ce qu’il nous reste. Ils nous enlèvent la Poste, le Vival [petit supermarché, NDLR] est fermé, il n’y a plus aucune offre médicale dans le quartier, et ils continuent encore avec ce projet. Leur but en fait c’est de nous rendre la vie impossible, on va leur rendre la monnaie de leur pièce. On va retourner Solaure, tous ensemble. » Dans tous les cas, nous suivrons la situation avec grand intérêt et relaterons le mieux possible les faits qui s’y rattachent.

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