Le Comité de Rédaction de Nouvelle Epoque a décidé de publier cet article soumis par une lectrice, et tient à préciser qu’il peut ne pas partager toutes les prises de position de l’article.
Les agriculteurs et agricultrices de la Confédération Paysanne ont tenu un blocage sur l’A43, au niveau de Saint-Quentin-Fallavier, à proximité de la zone logistique de Chesnes, une des plus grande d’Europe. Ils et elles ont tenu le blocage depuis le mardi 30 janvier. Il a été délogé le matin du 3 février par la police, alors que le rassemblement était déclaré jusqu’au lundi 5 février, dans l’après-midi.
Il est important de prendre part à ces initiatives du monde agricole tant qu’elles durent et de leur apporter du soutien pour qu’elles persistent. Le blocage de Saint-Quentin-Fallavier a été un espace intéressant pour rencontrer des agriculteurs et ouvriers agricoles mobilisés. Cela permettant de mieux comprendre leurs revendications propres et leurs appréciations des autres syndicats du monde agricoles, la FNSEA (comprenant les Jeunes Agriculteurs), et la CR. Il est essentiel que nous, révolutionnaires, luttons avec la base pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Conditions de vie sans cesse dégradées par une agriculture productiviste, et de nombreux traités de libre échange, on peut prendre l’exemple du MERCOSUR ayant été une des cibles des revendications de la Conf’.
Comme cela a été souligné dans le dernier article de NE, uniquement 3 syndicats sont présents dans le monde agricole, chacun ayant sa sensibilité politique :
« Aujourd’hui, il n’existe que trois syndicats agricoles ; la FNSEA à la direction traître qui ne lutte que pour ses propres intérêts, la Coordination Rurale (CR) dont la direction est à la botte du Rassemblement National, et enfin la Confédération Paysanne, progressiste mais très peu implantée dans le monde paysan “classique” ».
Pour faire le tri avec les revendications portées par la FNSEA il était alors intéressant d’engager des discussions avec les syndiqués de la Conf’, qui disent être opposés à cette direction syndicale qui verrouille le système agricole de l’achat d’équipement agricole à la chambre d’agriculture. Par ailleurs, il n’est pas étonnant de voir que les forces de polices sont venues délogées le blocage 48h après l’appel à la levée des barrages paysans par la FNSEA et les JA. Les appartenances de classes se révèlent dès que des miettes sont accordées aux plus gros, cependant, la base de ces syndicats proteste contre la levée des barrages. Notre rôle est alors d’apporter un soutien organisationnel, numérique et logistique à la base pour que ses revendications soient portées et que l’ensemble du prolétariat du pays puisse lutter de manière unitaire pour enfin sortir de la misère.
Sur le blocage nous avons eu un aperçu de cette unité. Nous avons vu des jeunes des villes, des militants pour la Palestine, des travailleurs, et des gilets jaunes soutenir la conf’. Au cours des discussions, les personnes présentes faisaient des liens entre les conditions d’existence de chacun, si on laissait traîner nos oreilles, deux éléments principaux en ressortaient :
La terre doit appartenir à ceux qui la travaillent.
Nos conditions de vies ne cessent d’empirer, nous devons tous et toutes nous organiser pour protester.
Et si nous devions garder qu’un slogan de ce blocage, ce serait assurément celui-ci :
Classe laborieuse, classe laboureuse même combat !