lundi 8 juillet 2024
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[Vidéo] Timothée Esprit, syndicaliste classiste, menacé de licenciement pour son soutien à la Palestine !

Le 21 mai 2024, Timothée Esprit, ouvrier de l’usine chimique de TORAY CARBON FIBERS s’est vu convoqué à un entretien préalable à licenciement. Timothée est un militant syndical de combat, secrétaire fédéral de la Fédération Nationales des Industries Chimiques de la CGT (FNIC-CGT), qui mène la lutte dans son entreprise de plus de 12 ans pour la dignité ouvrière et contre le patronat.

Des correspondants de Nouvelle Epoque étaient présents lors du rassemblement initié à l’appel du syndicat CGT de TORAY et de la FNIC-CGT, ce mardi 28 mai. Un débrayage solidaire ainsi qu’un appel national à la solidarité ont eu lieu en même temps que l’entretien pour licenciement.

A la sortie de l’entretien, Timothée s’est exprimé avec émotion et combativité pour remercier tous ceux qui le soutiennent dans sa lutte, et a rappelé avec justesse que lorsque les capitalistes attaquent un camarade, c’est tout le mouvement ouvrier qu’ils attaquent. Le syndicaliste a expliqué que cette solidarité est une « solidarité de classe », car « nous frères et sœurs d’un même camp, des mêmes conditions de vie, partageant les mêmes peines, les fins de mois difficiles, les conditions de travail de merde, la survie du quotidien. C’est la solidarité du quotidien, cette solidarité ouvrière dont nous faisons actuellement la démonstration ; c’est cette solidarité-là, inscrite dans les gènes du mouvement ouvrier. ».

En même temps que le rassemblement, un appel à la grève a été lancé dans pas moins de cinq usines du bassin industriel de Lacq, où est située l’usine TORAY, mais aussi dans toutes les usines Michelin et Air Liquide, dans l’usine TORAY de l’Ain ainsi que dans un incinérateur en Isère. C’est la preuve que Timothée n’est pas seul, et que la solidarité ouvrière n’est pas un mot lâché dans le vent, mais une réalité bien concrète.

Timothée Esprit a continué en rappelant que ses patrons veulent le faire taire depuis déjà longtemps : « Mes camarades, ce n’est nullement la première fois que je suis embêté, ce n’est nullement la première attaque à laquelle je fais face, et je sais d’ores et déjà que ce ne sera pas la dernière : de sanctions disciplinaires en menaces de la direction, de convocations à la gendarmerie en convocations au tribunal, je commence bon gré mal gré à avoir une certaine expérience de la répression patronale. ». En effet, le camarade a été attaqué à de nombreuses reprises par le patronat et la justice de l’État français pour son engagement ininterrompu envers notre classe. Il est un dirigeant syndical que rien n’a pu faire tomber, tenant fermement la ligne classiste dans son usine comme à l’extérieur, et ce malgré tous les coups bas, les bâtons dans les roues et la violence des attaques subies.

« Mon seul crime, mes camarades, constitue un crime que vous partagez tous ici : le crime d’être solidaire, engagé, militant, syndicaliste, le crime de manifester pour la Palestine, le crime de faire grève pour nos retraites, le crime d’écrire des tracts, le crime de battre le pavé contre les injustices, le crime d’être un homme ou une femme digne et fière, le crime d’être un combattant pour la cause de la classe ouvrière »

La direction de l’entreprise cherche depuis longtemps à évincer les salariés gênants pour ses intérêts ; en effet, ce sont déjà trois camarades de lutte de Timothée, élus CSE, qui ont été licenciés pour leur activité syndicale et militante au sein de l’entreprise ces dernières années. TORAY a donc clairement pour objectif de tenter de briser le syndicat CGT de l’entreprise, car celui-ci lui donne du fil à retordre : mené par Timothée, ce caillou dans la machine capitaliste est leur plus grande terreur !

L’assemblée présente pour soutenir le camarade fut frappée de surprise lors de l’annonce du motif utilisé par les voyous pour justifier son licenciement : il lui est reproché d’avoir posté sur son réseau social Facebook des photographies de soutien à la Palestine et au Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), organisation de la Résistance Palestinienne, ce qui, à côté d’autres photographies de l’entreprise, « associerait TORAY à un groupe terroriste ».

Il est évident que la direction, qui s’est targuée d’une vidéo de revendication de son acte ignoble en interne, a monté de toutes pièces ce dossier envers Timothée, afin d’utiliser n’importe quel prétexte pour se débarrasser de lui. Quoi de mieux, du point de vue patronal, que de s’intégrer à la répression déjà beaucoup trop ambiante sur la question de la Palestine, qui a déjà touché d’autres leaders syndicaux comme Jean-Paul Delescaut (UD CGT Nord, condamné à 1 an de prison avec sursis pour la Palestine) et bien d’autres personnes qui osent s’élever contre l’horreur de l’occupation Israélienne et lever haut le drapeau de la Résistance d’un peuple héroïque. En réalité, c’est un véritable honneur pour Timothée Esprit et pour notre classe ouvrière de France qu’il soit attaqué sous ce prétexte ; lui qui est un soutien de longue date du peuple palestinien et de son plus fidèle représentant en France, Georges Abdallah ! Nous faisons face à une répression d’ordre politique, un patron s’attaquant à un dirigeant ouvrier rodé au combat, au motif de son soutien à un peuple opprimé. Contre tout cela, nous disons : les patrons font leur boulot, Timothée fait le sien, et il le fait bien !

Le nouveau secrétaire général de la FNIC-CGT, élu récemment au dernier congrès de la fédération, Serge Allegre, s’est exprimé par la suite : « Ils pourront faire ce qu’ils veulent, ils pourront dire ce qu’ils veulent en face. Nous on sera toujours derrière Timothée, on sera toujours à porter les droits des travailleurs, et on portera la Palestine libre au plus haut point. Il faut que ce massacre en Palestine s’arrête ! Alors si c’est ça le motif pour licencier notre camarade, on peut tous les regarder et les huer ! »

Nouvelle Epoque s’associe pleinement et sans réserve aucune à la lutte de notre camarade Timothée Esprit, et nous nous lancerons dans la bataille pour le défendre lui et tous les autres militants subissant la répression de l’Etat français ! Pour reprendre le slogan des camarades de la FNIC-CGT :

Quand on attaque un camarade, c’est toute notre classe qui doit riposter ! On ne lâchera rien ! On sera derrière chaque camarade que vous allez toucher !
Vive la lutte de classe et combative !

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